Principes du ralenti

Le taux de ralenti qui est un sujet central dans le domaine des travaux publics et de la construction, soulève de nombreuses questions et présente des implications économiques et environnementales significatives. La Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP) le définit comme suit :

Le ralenti machine le temps que passe une machine moteur tournant à bas régime sans réaliser de manœuvre ou d'action.

Quelles sont les moyennes du marché ?

De grandes organisations du marché, telles que la FNTP en France, Caterpillar et Manitou, rapportent des taux de ralenti moyens respectivement entre 35 à 40%, 15 à 35% et 15 à 30%. Ces chiffres sont mis en perspective avec ceux de Hiboo, qui connecte plus de 70 marques et 33 825 actifs matériels dans son infrastructure. En compilant ses données depuis janvier 2021 à avril 2023, Hiboo a constaté une moyenne stable de 31% de taux de ralenti sur l’ensemble des machines dont Hiboo collecte la donnée de ralenti. Cependant, ce taux moyen peut varier en fonction de la typologie des parcs matériels des sociétés.

Combattre le ralenti, pourquoi ?

La durée de vie d’une machine lourde en Europe est en moyenne de 10 000 h. Avec un taux de ralenti moyen de 31 %, il y a donc 3 100 heures de temps machine non effectif. Les 3 100 heures passées au ralenti pour un engin de construction ont un impact colossal sur l’amortissement, les consommations et donc émissions de CO₂, la maintenance et la durée de vie de l’engin.

Combien coûte concrètement 1 heure de ralenti ?

Exemple, pour une machine opérant 1250 heures par an, soit 5 heures par jour, avec un taux de ralenti de 30 %. Si l'on considère que le coût de ralenti est d’environ 40 euros l’heure (amortissement, consommation, maintenance), une réduction 30% à 25% de taux de ralenti génère une économie quotidienne de 10 euros par machine, soit 210 euros mensuellement. Pour un parc de 100 machines, l'économie annuelle atteint 252 000 euros. En outre, cette réduction permet d'économiser 140 tonnes de CO₂, l'équivalent de 80 allers-retours Paris-New York en avion pour une personne.

Mesurer le ralenti et créer un standard de performance grâce à la donnée.

A. Centraliser vos données constructeurs

La mesure efficace du taux de ralenti repose largement sur l'exploitation des données émises par les équipements. Actuellement, la majorité des constructeurs d'équipements commercialisent des actifs qui sont connectés, ce qui facilite la collecte et l'agrégation des données. Il est rare de trouver des parcs mono-marque, et aucun client ne l'est dans notre expérience, explique Clément Bénard, CEO de Hiboo. L'objectif est donc de récupérer les données de tous les équipements, de les centraliser, de les agréger et de les normaliser, afin d'obtenir un taux de ralenti précis pour l'ensemble de la flotte.

B. Mesurer le ralenti sur le périmètre adapté

Mesurer le taux de ralenti de la flotte peut nécessiter une précision supplémentaire. Certaines organisations estiment crucial de connaître le taux de ralenti par catégorie matériel, car différentes catégories peuvent avoir des taux naturellement divergents. Il est également pertinent de comprendre ce taux par chantier ou par région, en fonction de la structure de l'entreprise. Cette information oriente les efforts pour réduire le taux de ralenti là où il est le plus élevé, améliorant ainsi l'efficacité globale.

C. Comparer ses performances face au marché

L'utilisation de données permet également d’évaluer la performance des machines et de comparer ses statistiques avec les moyennes du marché, qu'il s'agisse de catégories d'équipement spécifiques ou de modèles particuliers. Par exemple, le taux de ralenti moyen pour une pelle sur pneus, selon la FNTP, est de 29%. Les clients de Hiboo peuvent comparer leur performance avec la moyenne de tous les modèles identiques sur le marché présents sur la plateforme.

Les limites de la donnée de ralenti

L'exploitation des données pour optimiser le taux de ralenti des machines présente des défis, notamment à cause des différences dans la définition et la façon de mesurer le ralenti au sein des constructeurs d’engins malgré certains standards proposés comme celui de l’AEMP et les constructeurs d'équipement.

Les limites de la donnée de ralenti :

• Taux de ralenti incompressible
• Manque d'uniformisation du langage digital des matériels : une façon de mesurer le ralenti différente pour les constructeurs.

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Néanmoins, les données demeurent un outil essentiel pour optimiser le taux de ralenti, offrant ainsi une représentation plus précise de la réalité.

Agir sur le ralenti : comment réduire de façon concrète le taux de ralenti ?

“On ne peut améliorer que ce que l'on mesure” Peter Drucker.

Nos clients l’ont bien compris : David Raynaud de Suez et Rodolphe Collette ont partagé avec nous leurs méthodes. Il est particulièrement intéressant de noter que ces deux intervenants apportent des perspectives distinctes, David Raynaud offrant une vision opérationnelle du site, tandis que Rodolphe Collette propose une vue d'ensemble au niveau du groupe.

Comment le pôle Vernéa, SUEZ, diminue le ralenti ?

L'entité Vernéa du groupe SUEZ a choisi d'optimiser le taux de ralenti de ses équipements pour améliorer sa performance, réduire son empreinte écologique et respecter les normes ISO. Avec Hiboo, Vernéa suit la consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre. Après l'implémentation de Hiboo en septembre 2022, plusieurs actions ont été initiées pour contrôler le ralenti, comme la sensibilisation des conducteurs, la détection des comportements anormaux, et l'instauration d'échanges hebdomadaires en interne. Cela a permis d'identifier les comportements des conducteurs et les axes d'amélioration. Les équipes ont pu standardiser de bonnes pratiques, augmentant la durabilité et la performance. Une compétition interne pour réduire le taux de ralenti a également été lancée. Les rapports hebdomadaires de Hiboo ont révélé une surcharge de travail en fin de semaine, causant une augmentation du taux de ralenti. Une réorganisation a permis de réduire ce taux de 30-40% à moins de 20%, et d’économiser 25 tonnes CO₂e par machine soit 15 allers-retours Paris NYC.

Comment NGE diminue le ralenti ?

La réduction du taux de ralenti est centrale à l'engagement RSE de NGE, visant à diminuer les émissions de CO₂ et la consommation de carburant. Grâce à l'outil Hiboo, NGE est en mesure d'agréger et d'analyser les données télématiques de 19 marques différentes, totalisant 610 matériels, pour mesurer précisément leur taux de ralenti et travailler à sa réduction. En analysant les données télématiques de 610 machines avec Hiboo, NGE a initié des formations en éco-conduite et optimisé les arrêts automatiques des engins, entraînant une baisse du taux de ralenti de 6% en trois ans, et des économies importantes. NGE vise à réduire ce taux de 9% supplémentaires d'ici à 2024, s'engageant ainsi pour une responsabilité environnementale accrue.

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